Réparateur d’appareils électroménagers : un métier d’avenir pour un avenir durable

Un métier d’avenir pour un avenir durable : les réparateurs d’appareils électroménagers ont la cote en ce moment. Vous pourriez devenir l’un d’entre eux !

Les réparateurs d’appareils électroménagers ont la cote en ce moment. En effet, pour éviter le gaspillage et lutter contre l’obsolescence programmée, les consommateurs sont de plus en plus désireux de faire réparer leurs appareils.

La réparation des appareils électroménagers : un secteur en pleine croissance

Il y a aujourd’hui 5 000 réparateurs d’appareils électroménagers en France. Dans les années à venir, il en faudra sans doute 2 000 à 3 000 de plus (voir les offres d’emploi sur le site de Pôle emploi). Par exemple en 2021 FNAC-Darty déclarait vouloir recruter 500 techniciens supplémentaires d’ici 2025.
Il y a de nombreuses structures embauchant des réparateurs : les distributeurs comme FNAC-Darty, certains fabricants d’appareils (par exemple MIELE qui a ses propres équipes de réparateurs), des start-ups comme Murfy, les réparateurs indépendants (réunis pour certains au sein du réseau Starsav), les associations historiques de la récupération et du réemploi (Emmaüs, le réseau ENVIE), …
Le secteur bouge. Murfy, la start-up créée en 2018 a lancé de grandes campagnes de publicité pour promouvoir son service de réparation. FNAC-Darty a mis en place un abonnement Darty Max qui permet de bénéficier d’un service de réparation.
Certains appareils, qui ne sont pas réparés pour un client mais sont récupérés, peuvent être reconditionnés en atelier pour être revendus sur le marché de l’occasion.

La formation du réparateur d’appareils électroménagers

Pour se former au métier de réparateur d’appareils électroménagers, il n’y a pas besoin de compétences très spécifiques au préalable. Il faut surtout être motivé. Un intérêt pour les questions environnementales et le goût de la relation client sont des plus.

Le Réseau Ducretet, réseau de formation d’apprentis dispose de huit centres de formation dédiés aux techniciens en électroménager. Ces formations en alternance d’un an (630 heures en centre de formation, le reste en entreprise) sont accessibles aux titulaires d’un bac pro SN/MELEC, bac STI ou équivalent. L’entreprise Murfy de son côté a mis en place ses propres centres de formation (400 heures sur trois mois), sans conditions de diplôme.

Les futurs réparateurs sont formés dans plusieurs domaines : la mécanique, l’électrotechnique, les effets thermiques et chimiques, les courants forts, les courants faibles, l’électronique et de plus en plus la connectivité 1.

On les sensibilise aussi à la relation client car la majorité des réparations se font au domicile du client. On attend aussi du technicien qu’il sache expliquer le fonctionnement de l’appareil et fournir des conseils sur sa bonne utilisation.
Au-delà du gros électroménager (lavage, cuisson, réfrigération), la demande croissante de réparations va sans doute toucher de nouvelles familles de produits : trottinettes, vélos électriques, outillage électroportatif, qui demanderont aux techniciens intéressés d’élargir leur panel de compétences.

On démarre dans le métier un peu au-dessus du SMIC, avec un salaire d’environ 1 800 € brut mensuel. Le salaire médian brut est de 2 100 € (la moitié des réparateurs gagnent moins que cette somme et la moitié plus que cette somme). Les mieux payés émargent à 2 800 € brut.

Le coup de pouce des mesures législatives

En conjonction avec l’intérêt croissant des citoyens pour les problématiques environnementales des mesures législatives sont prises pour favoriser la réparation des appareils électroménagers.

Le métier devrait profiter de la loi anti-gaspillage et pour l’économie circulaire de 2020. Cette loi prévoit la mise en place d’un indice de réparabilité pour les appareils électroménagers pour favoriser l’achat de produits réparables par les consommateurs. Elle prévoit aussi de faciliter l’utilisation de pièces détachées d’occasion : on associe alors réparation et réemploi, un double bénéfice pour l’environnement !

Enfin un « fonds réparation » doit être mis en place fin 2022 qui permettra de prendre en charge une partie des frais de réparation (notons cependant que des ONG comme Les Amis de la Terre et Zero Waste estiment insuffisants les montants qui sont envisagés, avec un taux minimum de prise en charge des frais jugé trop faible).

Quelques liens utiles :


1 Jean-Pierre Gaubert : https://www.neomag.fr/article/9513/la-profession-a-besoin-de-former-300-a-500-nouveaux-techniciens-electromenager-par-an